De Gatsby à Glitch : le charme électrique de l'électro swing
Plongez dans un monde où cuivres et rythmes entraînants se mêlent, et où l'élégance des filles à la garçonne s'invite sur les pistes de danse shuffle. La fusion endiablée de l'Electro Swing, entre glamour des Années folles et magie de l'EDM moderne, est une histoire qui donne envie de danser. Dépoussiérons-nous et découvrons comment le swing a retrouvé son groove.
Salut Everters !
J'ai un sujet différent cette semaine, et vous n'en avez peut-être jamais entendu parler : l'Electro Swing.
J'ai l'impression que c'est venu et reparti comme une tempête, mais il fut un temps où j'étais passionné par le jazz ragtime des années 1920 et 1930, allant jusqu'à réparer le son de disques vraiment éraflés pour leur redonner vie. Le jazz ancien a une ambiance particulière qui me touche profondément, encore plus que le jazz contemporain. Pour moi, seul le jazz des années 1950 et 1960, avec des grands noms comme Gillespie, Parker, Tyner, Getz, Coltrane, Ella et Monk, peut rivaliser avec l'énergie ragtime qui m'habite.
Bien que l'époque du Benny Goodman Big Band du milieu des années 1930 soit emblématique et à jamais liée à la Seconde Guerre mondiale et à son romantisme dans la culture pop, ce type de jazz et de swing ne me parle pas tout à fait. C'est juste mes goûts, chacun ses goûts, bien sûr !
Et c'est ma préférence pour le ragtime qui m'amène à vous présenter l'Electro Swing. Il est bon de le connaître, de peur qu'il ne soit oublié comme un simple souvenir de l'histoire de la musique. Beaucoup de chansons Electro Swing ont cette saveur ragtime que j'adore, mêlée à un rythme disco entraînant qui fait danser tout le monde. En parlant de disco, lisez notre point de vue sur sa mort et sa résurrection.
J'ai rassemblé quelques morceaux Electro Swing de choix, alors plongeons-nous dedans !
L'électro swing n'est pas apparu de nulle part, c'est un enfant changeant du jazz, du hip-hop et de l'esprit ludique du sampling numérique. Dans les années 1990, alors que le monde abandonnait les cassettes pour les CD et que les DJ transformaient leurs chambres en studios, les artistes s'affairaient à fouiller dans les vinyles de leurs parents, passant en boucle des improvisations de Billie Holiday et des riffs de clarinette de Benny Goodman sur des rythmes inédits.
Avant même que l'Electro Swing n'ait un nom, des morceaux comme « Lucas with the Lid Off » (1994) ont montré ce qui pouvait arriver lorsqu'on mariait un sample de Benny Goodman avec des raps rapides et une syncope percutante.
Lucas - Lucas sans couvercle
Mais il n'y avait pas que la nostalgie. Les premiers producteurs d'Electro Swing ne se contentaient pas de remixer le passé ; ils souhaitaient une véritable conversation musicale entre les époques, alliant la liberté et l'improvisation du jazz des débuts à l'audace et au dynamisme du hip-hop. Les producteurs des clubs parisiens et des caves berlinoises ont repris ce que les labels appelaient « trip-hop » ou « acid jazz » et l'ont poussé plus loin, en y ajoutant des kicks plus puissants, des synthés plus brillants et des samples plus audacieux. Ragtime, swing, scat : tout a été haché et déposé sur des rythmes disco et house, transformant la musique en une musique à la fois ancienne et nouvelle.
Lorsque Parov Stelar a sorti « Rough Cuts » (2004), le projet était déjà posé : un échantillonnage génial, un groove électronique entraînant et le jazz comme fil conducteur. Non seulement comme une relique, mais aussi comme un partenaire de danse vivant. C'est l'ADN de l'électro swing.
Si l'Electro Swing a un super-pouvoir secret, c'est bien celui de transformer les timides en héros du foot shuffle, grâce à ses rythmes percutants et à son esprit contagieux. Si le son lui-même a été conçu en studio, son énergie a explosé dans la culture dance, notamment grâce aux mouvements endiablés du Melbourne Shuffle. Ce style (né sur la scène rave australienne à la fin des années 80) se caractérise par des pas de talons-pointes et des envolées de « running man » qui semblent taillés sur mesure pour le dynamisme jazzy de l'Electro Swing.
Alors que l'électro swing gagnait du terrain dans les clubs et les communautés de danse en ligne, artistes et fans ont commencé à mélanger le shuffle à l'ancienne avec des mouvements de bras inédits, qualifiant parfois cette tendance de « néoswing ». Le danseur Sven Otten (alias JustSomeMotion) est devenu un ambassadeur viral, fusionnant le shuffle britannique avec l'électro dance et prouvant qu'un rythme puissant et un swing dynamique peuvent unir les générations sur la piste de danse.
Jamie Berry avec Octavia Rose - Delight (« Neoswing » avec le danseur Sven Otten)
Entre 2008 et 2018 environ, l'électro swing a explosé comme une bombe lors d'une soirée Gatsby. Grâce à des titres viraux comme « We No Speak Americano » de Yolanda Be Cool et DCUP, qui ont déferlé sur les charts européens et ont même atteint le Billboard Hot 100 américain, le genre a soudainement conquis un public mondial avide d'un nouveau groove mêlant vintage et modernité.
Les morceaux entraînants du Caravan Palace, comme « Lone Digger » et le joyeux « I'm an Albatraoz » d'AronChupa, ont contribué à maintenir la dynamique, atteignant des disques de platine et des centaines de millions d'écoutes sur Spotify. Les soirées Electro Swing sont devenues incontournables dans les clubs européens, et la scène a prospéré dans des pays comme l'Allemagne, la Suisse et la République tchèque, nourrissant une communauté dynamique de danseurs qui adoraient ce mélange parfait de cuivres poussiéreux et de rythmes entraînants.
Yolanda Be Cool & DCUP - Nous ne parlons pas américain
AronChupa, Petite Sœur Nora - Je suis un Albatraoz
Caravan Palace - Lone Digger
En matière de royauté de l'électro swing, impossible d'échapper aux trois grands noms : Parov Stelar, Caravan Palace et Jamie Berry. Ce sont eux qui ont façonné le mélange emblématique du genre, alliant impertinence vintage et punch moderne, et leurs morceaux remplissent les pistes de danse de Berlin à Brooklyn.
Parov Stelar, le génie autrichien, est souvent considéré comme le père fondateur de l'électro swing, et ce n'est pas pour rien. Son album « Rough Cuts », sorti en 2004, a posé les jalons, combinant instrumentation live, sampling précis et un rythme implacable qui donne envie de bouger avant même de s'en rendre compte. Des titres comme « Booty Swing » et « Clap Your Hands » ont explosé dans le monde entier, portant haut le drapeau de l'électro swing dans les clubs et les festivals.
Couples Stelar - Booty Swing
Il y a aussi Caravan Palace, le cirque français moderne de l'Electro Swing. Leur trio électrisant : « Clash », « Dramophone » et « Wonderland », offre une fusion audacieuse de riffs jazz, de lignes de basse électroniques et d'une énergie hip-hop débordante. Avec leurs concerts signatures, rythmés par le violon, la contrebasse et l'accordéon, ils ont prouvé que l'Electro Swing n'est pas une simple expérience en studio, mais une véritable bête de scène.
Caravan Palace - Clash (en concert au Trianon, Paris)
Jamie Berry, producteur britannique affirmé, apporte une touche plus sombre et plus club. Ses collaborations avec la chanteuse Octavia Rose, comme « Delight » et « Lost in the Rhythm », ont introduit une dimension vocale raffinée et ont propulsé le genre vers des basses plus lourdes et des grooves inspirés de la house. L'habileté de Berry avec les beats illustre la capacité d'évolution de l'Electro Swing, lui permettant de s'intégrer à d'autres sous-cultures électroniques sans perdre son âme nostalgique.
Jamie Berry avec Octavia Rose - Lost In The Rhythm (danseurs : JSM et Eric)
Au-delà de ces légendes, une multitude d'artistes animent la scène. Parmi eux :
Nous avons créé toute une playlist Electro Swing en recherchant ce sujet, et nous voulons la partager avec vous !
Petite Violette - Film muet
Toute soirée Gatsby scintillante a une fin, et l'essor de l'électro swing n'a pas fait exception. Après avoir dominé festivals et soirées club de 2008 à 2018, le genre a connu un palier, puis un lent déclin, laissant les fans se demander ce qu'il est advenu de ce son qui faisait autrefois danser tout le monde dans une euphorie d'inspiration vintage.
D'abord, il y a eu la pause pandémique. Le confinement dû à la COVID-19 a décimé les scènes musicales live du monde entier, et l'électro swing, qui vivait de la sueur, de la spontanéité et de la joie partagée des soirées dansantes en présentiel, a été durement touché. Les diffusions virtuelles et les concerts numériques ont comblé le vide pendant un temps, mais rien n'a remplacé cette connexion viscérale sur la piste de danse. Pour une scène si dépendante de la communauté et de l'énergie, cette perturbation a été dévastatrice.
Puis vint le goulot d'étranglement musical. Critiques et auditeurs de longue date remarquèrent une uniformité rampante. Les morceaux d'électro swing commencèrent à sonner comme de la « house avec un sample de trompette ». L'esprit d'innovation qui animait autrefois la fusion authentique céda la place à une répétition classique : sample vintage + rythme à quatre temps + arrangement prévisible. Sans exploration nouvelle, le genre devint un cliché nostalgique plutôt qu'un mouvement musical dynamique.
Et comme beaucoup de genres de niche qui attirent l'attention du grand public, la saturation du marché est devenue un perturbateur. Ce succès commercial indéniable a incité d'innombrables producteurs à suivre le mouvement, à inonder la scène de morceaux dérivés et, au final, à diluer l'essence créative qui faisait la singularité de l'Electro Swing. Ce qui était autrefois un pont audacieux entre les décennies a commencé à ressembler à une musique d'ambiance dans les soirées à thème. Sympa, mais désormais inutile.
Homme chinois - J'ai cette mélodie
Même si l'attention du grand public pour l'Electro Swing s'est estompée, son rythme cardiaque continue de battre sous la surface, se répercutant sur les pistes de danse, les listes de lecture numériques et même dans des recoins inattendus de la pop mondiale comme la K-pop.
L'adoption par le genre du rythme « four-on-the-floor » et des samples jazz inventifs a ouvert la voie à un modèle qui transcende la culture club. Cette impulsion se ressent dans tous les styles, de la deep house à la pop moderne teintée de swing, où les producteurs remixent, réinterprètent et réinventent le paysage sonore à l'infini. La brillante technique de l'Electro Swing, qui consiste à fusionner mélodies vintage et rythmes électroniques contemporains, perdure sur les scènes underground et dans les playlists des influenceurs du monde entier.
Je prends peut-être un peu de liberté et d'insolence, mais je crois que le tube de (G)I-DLE, « Nxde », qui mélange opéra classique et jazz hollywoodien pour créer un hybride raffiné de vaudeville et de jazz, mérite le label Electro Swing. Grâce à des visuels époustouflants et une production innovante, « Nxde » incarne la magie de l'Electro Swing ; une déclaration à la fois glamour et rebelle, enveloppée de rythmes entraînants qui font écho aux rythmes dance et aux samples vintage popularisés par Parov Stelar et Jamie Berry.
Cette fusion transcontinentale met en lumière le rôle de l'électro swing comme dialecte musical influent, un dialecte que les artistes, au-delà des playlists festives, parlent désormais couramment. De NewJeans à Red Velvet, le flirt de la K-pop avec le swing vintage et les influences New Jack confirme que l'électro swing n'était pas une simple mode passagère, mais un outil essentiel à l'innovation de la musique pop moderne.
Pour les fans du genre, cela signifie que son histoire est loin d'être terminée. Elle est désormais ancrée dans l'ADN des tendances musicales du XXIe siècle, inspirant de nouveaux genres et artistes qui comprennent le pouvoir de ressusciter des sons anciens avec une énergie et un objectif nouveaux.
L'électro swing n'est peut-être plus la tête d'affiche des festivals tous les week-ends, mais son cœur fougueux et ses quatre morceaux continuent de se balancer sous le radar, et pour un EverAfter qui aime les histoires d'outsiders, c'est de la musique à mes oreilles.
(G)I-DLE - 'Nxde'
– GTT (équipe Gehlee Tunes)
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » - Matthieu 11:28 🕊️
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